TURLUPINADES DU 2
FEVRIER
FAIT D’HIVER : FRANCOIS CAVANNA EST MORT…
HOMMAGE A UN GRAND CON ICONOCLASTE !
EPITAPHE
-On l’a aimé ou détesté, nous on l’a aimé. On a aimé cet ancien prolo qui ne distribuait pas le courrier dans le seizième comme un gaucho bobo actuel plus souvent perché sur les plateaux télé que juché sur son vélo. Celui qui a fondé, avec le fils d’un garde barrière, l’enflure de professeur Choron : Hari Kiri et plus tard Charlie Hebdo. On n’a jamais su, d’ailleurs, si la goutte de sperme de ce dernier, vendue avec le journal bête et méchant avait été obtenue après une masturbation du premier sur le second, un soir de débauche, en tout bien tout honneur évidemment. Une goutte qui engendra d’autres grandes gueules telles que Coluche ou Desproges ou des grands crayonneurs comme Reiser, Cabu ou Wolinski.
-Belles années sixties où il était interdit d’interdire. Qui oserait aujourd‘hui titrer au lendemain de la mort d’un grand homme (Il est vrai qu’il n’en reste plus beaucoup, voire pas du tout) : Bal tragique à Colombey, un mort ! Mon Général qui prônait la désobéissance face à la lâcheté et à la collaboration a dû être comblé ! «L’humour fait mal, il fait ressortir le fond des choses et l’étale au grand jour. C’est une façon cruelle de dire les choses cruelles, sans les envelopper» disait Cavanna à ses détracteurs.
-Cavanna écrivain journaliste et humoriste était caustique et irrévérencieux sa prose mélancolique, tendre, drôle et mordante,"La liberté consiste à faire tout ce que permet la longueur de la chaîne » disait-il. Il était satirique, vachard et plus que tout un grand défenseur des valeurs républicaines et de la langue française. Il honnissait l’injustice et la souffrance. Athée, agnostique hérésiarque, mécréant notoire, Dieu et la religion comptaient parmi ses sujets favoris. « Au commencement disait-il Dieu ne savait pas qu’il était Dieu puisqu’il était seul. Pour savoir qu’on est Dieu il faut au moins être deux. Un qui est Dieu et l’autre qui l’appelle mon Dieu ! »
-Il est évidemment descendu directement aux enfers ou ses deux potes, saint Pierre Desproges et l’archange Pierre Dac l’ont accueilli en chantant « quand on pense à Hollande » et la « digue du cul ». C’est là qu’il se sentira bien au coin du feu, près de Satan afin de ne pas être trop déconnecté des damnés de la terre, réunis dans leur ultime demeure, mais désormais autorisés à hurler leur fureur et à vomir leur rancœur sur ceux qui, au nom des grands principes, les ont toujours méprisés, exploités, et qui se retrouvent bizarrement rôtissant à leurs côtés !!!!!
-On dit, que saint Pierre (le vrai) que Dieu a confiné au rôle de bignole ouvrant et fermant à grands tours de clefs les portes du paradis, mettrait son casque ailé et enfourcherait son sidéral scooter pour venir passer quelques heures de détente dans la chaude ambiance luciférienne.
- « La haut on s‘emmerde grave, confie l’ange blanc, sous l’auréole, à son confrère Cerbère, rien que des lèches culs, des premiers de la classe, des modèles du genre, des bon chic bons genres. Que des casse couilles, des culs bénis et des béni oui oui qui passent leur temps à surveiller la terre afin que leurs successeurs, comme eux, vivotent dans la soumission et l’obéissance, deviennent comme eux bienpensants, polis, policés et proprets d’apparence ! » .
-Touché par un tel désarroi, le maitre des forges dantesques envisagerait une rencontre avec le Rital qui pourrait organiser au paradis quelques séminaires afin de dérider ces saints personnages souvent passés à côté de tous les plaisirs de la planète bleue. En leur expliquant, que, puisqu’ils ont enfin atteint l’éternité après s’être fait chier une bonne partie de leur vie, ce qui leur vaut de continuer à le faire ici, ils peuvent désormais sans modération succomber à la tentation en « s’abreuvant » enfin ! Et jusqu’à plus soif, des nourritures… Terrestres !!!!!! . Quel bordel en perspective ! Le diable et Cavanna en rient d’avance !
Turlupin